Mahmoud Abbas a présenté ,vendredi 21 août, sa démission du Comité exécutif de l’OLP dont il est le secrétaire général depuis 2004 ,en succession au président défunt Yasser Arafat. Cette démission ainsi que celles de plus de la moitié des 18 membres de cette instance qui l’ont suivie, ne prennent concrètement effet que lorsque le Conseil National se réunira le 15 et 16 Septembre prochain pour élire le nouveau comité .
Le comité exécutif est une sorte de gouvernement représentant l’ensemble des palestiniens de l’intérieur comme ceux de la diaspora tandis que l’Autorité Palestinienne dirige uniquement les palestiniens des territoires autonomes. IL est la seule instance habilitée à prendre les décisions fatidiques engageant l’ensemble des Palestiniens telles que celles relatives au processus de paix . Quant aux 740 membres du conseil National Palestinien qui fait figure de parlement de l’OLP, répartis dans les Territoires occupés et dans la diaspora, représentent toutes les factions palestiniennes à l’exception du Hamas et du Jihad islamique. Ils ne se sont pas réunis depuis près de 20 ans.
Officiellement ,il s’agit d’ y injecter du sang nouveau par l’élection de nouvelles figures dans le cadre d’un processus visant au renouvellement et à la réactivation des institutions palestiniennes, qualifiées de “vieillissantes “,mais dans les coulisses ,dans les cercles politiques et dans la rue le discours est tout autre. Même si les avis divergent sur les détails et les mobiles du Rais palestinien qui, pour rappel, ne quitte pas le navire et tient toujours le gouvernail de l’AP, tous s’accordent à dire qu’il prépare, en douce ,sa succession.
Des observateurs voient en cette décision les prémices d’un bouleversement imminent sur la scène politique palestinienne n’écartant pas l’éventualité de voir Abbas jeter l’éponge.
Des médias locaux et arabes ne cessent depuis quelques temps d’affirmer détenir des ’informations selon lesquelles Mahmoud Abbas chercherait à claquer la porte en démissionnant de la présidence de l’Autorité palestinienne prochainement. Ils sous -tendent cette intention par la déception du vieux Rais quant à l’échec du processus de paix, l’immobilisme de l’administration américaine ,l’indifférence de la communauté internationale pour laquelle la question palestinienne n’est plus une priorité et la division inter palestinienne qui s’aggrave chaque jour davantage. D’ailleurs la démission intervient juste au lendemain de la confirmation par le Hamas que des discussions sont engagées entre des éléments de son bureau politique et le gouvernement israélien pour une trêve de long terme en échange de la levée du blocus . Pour Mahmoud Abbas et le mouvement Fatah ,ces négociations secrètes avec Israël ont un objectif de taille: créer un émirat islamiste dans la bande de Gaza au détriment des ambitions nationales palestiniennes pour la création d’un état palestinien souverain englobant la Cisjordanie et Gaza. Des accusations que le mouvement Hamas a rejetées mais sans arriver à convaincre . Un indice de taille vient ,en effet ,renforcer cette hypothèse : La création par le Hamas de son propre service de renseignements dont les éléments ont été encadrés et entrainés au Qatar.
Dès l’annonce de la convocation du Conseil National ,le Hamas a exprimé haut et fort son opposition qualifiant l’événement de “renversement” .Selon ses porte parole ” c’est le comité dirigeant provisoire englobant le comité exécutif et des membres de factions comme le Hamas et le djihad islamique qui ne font pas partie de l’OLP qui devrait être réuni ,non pas le CNP”. Le comité provisoire a été formé en 2005 au Caire et avait pour mission la mise en œuvre de l’adhésion officielle des deux mouvements islamistes à l’OLP. Une mission restée lettre morte à cause du coup de force du Hamas en 2007 à Gaza.